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Le tsunami du 26 décembre 2004 dans l'océan indien (Tsumatra.)

Le 26 décembre 2004 un raz de marée, né d'un important séisme au large de l'île indonésienne de Sumatra, a ravagé les côtes de l'Est de l'Océan Indien. Le hasard a voulu que les satellites altimétriques Jason-1 et Topex/Poséidon, et un peu plus tard Envisat, soient passés au-dessus de la zone peu après le séisme (environ 2 heures après pour Jason-1 et Topex/Poséidon, 3 heures 20 pour Envisat). Cette coïncidence a permis d'observer l'élévation du niveau de la mer due au tsunami.
On observe ainsi une élévation de 50 cm de la hauteur de mer sur 400 à 500 km, suivie d'une seconde onde, de 40 cm vue à la fois par Jason-1 et Topex/Poséidon. La mesure d'Envisat est plus complexe, mais non moins nette.

L'observation réalisée par le satellite Jason-1, ainsi que par son prédécesseur Topex/Poséidon, est à considérer comme une observation d'opportunité. Ces deux satellites défilants ne constituent bien sûr en aucun cas un système opérationnel d'observation de tels phénomènes brusques et rapides. Rappelons ainsi:
   - que le tsunami se propage en plein océan à une vitesse de l'ordre de 800 km/heure,
   - que chaque satellite Jason-1 et Topex/Poséidon effectue environ 13 révolutions par jour, ce qui conduit à une séparation des traces au sol d'environ 2700 km en longitude.
   - le temps de traitement des données difficilement compatible avec le délai nécessaire, qui se compte en minutes
Ces chiffres permettent de se rendre parfaitement compte de la faible probabilité d'observation du phénomène par des satellites défilants.
Il convient d'insister que cette situation d'observation couplée entre Jason-1 et Topex/Poséidon est remarquable et unique. Elle renforce, si besoin est encore, tout le bénéfice qu'il est possible de tirer d'une mission tandem dans les conditions définies par la communauté scientifique de l'altimétrie avec laquelle le CNES et la NASA travaille conjointement.

Un travail a débuté sur l'analyse scientifique détaillée de toutes ces mesures, et notamment sur la comparaison qu'il est possible d'établir avec les modèles théoriques de propagation de tsunamis. L'étude des différences entre observations altimétriques et modèle permettra à la communauté scientifique d'améliorer la compréhension de tels phénomènes et, in fine, d'affiner les modèles de propagation.
Il est bien clair que seule une étude multidisciplinaire et multi-technique permettra d'appréhender au plus près l'ensemble des aspects géophysiques, hydrodynamiques, énergétiques, etc. mis en jeu.


Jason-1
 
Topex/Poséidon
  Envisat